Pour qui travaillent les éboueurs bretons ? Le ramassage des ordures ménagères peut être la compétence de sociétés privées ou publiques. Tout dépend du choix politique qui a été fait. Il existe tout d’abord la collecte en régie. Les ordures sont, dans ce cas, prises en charge par l’intercommunalité, c’est-à-dire plusieurs communes qui se sont regroupées pour mettre en commun leurs compétences. Sur le territoire breton, elles sont au nombre de 58. Lorsqu’une intercommunalité décide de mettre en place une régie, c’est elle qui prend en charge la compétence de ramassage des déchets.
C’est le cas pour Lannion-Trégor Communauté (LTC), cela lui permet de mieux gérer l’aspect financier et technique du ramassage des ordures. « C’est un choix historique, les communes ramassaient déjà les déchets en régie. Les élus ont fait ce choix pour avoir les usagers en direct et avoir les informations sur les incidents de collecte ou les erreurs de tri, plutôt que de passer par un prestataire. C’est aussi un choix économique, ça coûte un peu moins cher, on maîtrise mieux les coûts », explique Mickaël Thomas, directeur général adjoint Mobilités Déchets Ingénierie et Transition énergétique à LTC.
La répartition des modèles choisi pour le ramassage des déchets en Bretagne
Un choix politique
En Bretagne, le modèle de la régie a été choisi par 38 intercommunalités. Cette décision a des incidences sur l’organisation de la collecte. En effet, pour François Prigent, conseiller délégué chargé des déchets à LTC, « conserver une régie, c’est une volonté politique car c’est important de préserver le personnel qui travaille pour nous directement. » Cette décision date de 2003 lorsque l’agglomération de Lannion reprend aux communes la compétence de la collecte. Le syndicat mixte a gardé la compétence du traitement des déchets, appelé le Smitred (Syndicat mixte pour le tri, le recyclage et l’élimination des déchets).
Interview réalisée par Fabien Briand.
Cette organisation et ce choix politique ont des conséquences sur le travail des ripeurs, plus communément appelés éboueurs.
Des intercommunalités en syndicat mixte
En Bretagne, certaines intercommunalités ont décidé de rester dans le secteur public avec une organisation légèrement différente. C’est ce que l’on appelle les syndicats mixtes. Ils sont 14 en Bretagne. Le syndicat mixte est une coopération intercommunale qui peut regrouper des communes, des communautés d’agglomération ou bien un département. Contrairement aux autres modèles, c’est un président qui le dirige. Pour la communauté de communes de Vitré par exemple, la gestion des déchets est la compétence de Smictom Sud-Est 35. Ce sont eux qui s’occupent d’envoyer des agents de la Ville ramasser les déchets.
La majorité des syndicats mixtes qui gèrent le ramassage des déchets se situent en Ille-et-Vilaine, excepté Rennes qui fonctionne en régie. L’organisation est sensiblement la même, puisque comme les régies, les syndicats mixtes ont leur propre matériel, c’est le cas des incinérateurs. La seule différence réside dans l’économie d’échelle qui s’opère. Ce fonctionnement permet de regrouper les différentes personnes compétentes en un seul poste. Il y a là un effet de centralisation des compétences et des services.
La délégation de service publique, une exception en Bretagne
En Bretagne, seule une intercommunalité a fait le choix de la DSP, il s’agit d’Auray Quiberon Terre Atlantique (56). C’est-à-dire qu’elle délègue le ramassage des déchets à une société privée. Les élus ont choisi Veolia comme sous-traitant. Un avantage à cela, ne pas s’occuper de ce service. L’intercommunalité a pensé plus pertinent de déléguer cette compétence, au vu de sa taille. Selon les élus, il n’a pas été nécessaire de créer un service spécifique au ramassage des déchets. Cela lui évite aussi d’avoir son propre matériel et de s’occuper de son entretien. Contactée, Auray Quiberon Terre Atlantique n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. Veolia assure, quant à elle, que «les intercommunalités gardent un œil sur le bon fonctionnement du système».
Les intercommunalités sont libres de choisir quel modèle leur convient le plus. Même si, depuis quelques années, plusieurs ont fait marche arrière et décidé de revenir en régie après avoir été en DSP. Tout comme l’eau ou l’énergie, le ramassage des déchets tend à appartenir au secteur public. C’est par exemple le cas de Rennes Métropole, qui a fait le choix de se réapproprier la gestion de l’eau.
